Janaïna Milheiro
Un art enchanteur, une technique de précision, basée sur une matière volatile de charme : la plume. C’est à partir de celle-ci, que Janaïna Milheiro, plumassière de renom nichée au sein du Marais parisien, façonne des univers à part, tout en magie. L’artisane d’origine brésilienne sait allier son art à de multiples domaines. Façonnant mises en scènes de boutiques haut-de-gamme, fabrication de pièces de Haute couture pour la mode et création d’objets artisanaux singuliers. Un métier d’art de très haute facture, aussi subtile que millimétré, que Dior, l’Hôtel Cheval Blanc, ou encore Guerlain convoitent de près.
Que faites-vous habituellement à ce moment de la semaine ?
« Je peux être à un shooting, travailler dans mon atelier, être à un rendez-vous commercial… Je n’ai pas de routine particulière. »
Vos derniers projets ?
« J’ai réalisé un miroir incrusté de plumes d’oiseaux pour la Biennale Révélations des métiers d’arts de cette année. C’est une création née de ma collaboration avec un miroitier. Je suis aussi sur la finalisation d’une pièce de Haute Couture pour une marque dont je ne peux pas encore révéler le nom. »
Vos envies créatives du moment ?
« Récemment, j’ai commencé un travail autour du luminaire avec un bronzier d’art de la Maison Lucien Gau dans le cadre d’un projet d’hôtel. J’aimerais continuer à explorer ce travail du luminaire avec mes techniques et savoir-faire de plume. »
Votre processus créatif quand vous démarrez un projet ?
« Ce n’est pas toujours linéaire. Tous les ans, je développe des collections de série d’échantillons, qui sont mes premiers moyens de communication avec le client pour montrer mon travail. C’est souvent à partir de ces matières et de nos échanges qu’on s’oriente sur la création. Cela peut également commencer par des croquis, des recherches techniques… »
QU’EST-CE QUI VOUS A AMENÉ À VOTRE MÉTIER ?
« J’ai été formée au design textile et à la création de broderie à Duperré puis à la création de tissage, d’impression et de maille à l’École nationale supérieure de création industrielle (ENSCI). A la fin de mon master de design textile, j’ai commencé à travailler les plumes d’oiseaux, à les intégrer dans des tissages, petit à petit c’est devenu le centre de mon projet de diplôme et quatre années plus tard une carrière. »
Le manifesto de votre studio ?
« LE DÉSIR D’ENCHANTER. »
Avez-vous un domaine où vous vous sentez plus libre dans votre pratique ?
« Je serai tentée de dire que pour le moment c’est dans le travail de communication visuelle avec les décors de vitrine et d’événementiel que je me sens davantage libre. Ce sont des projets éphémères, ultra créatifs avec beaucoup moins de contraintes d’usage que pour le vêtement ou l’architecture par exemple. »
La plume a-t-elle une symbolique pour vous ?
« Je pense que cette attraction spontanée que j’ai eu pour la plume est liée d’abord à la beauté de sa matière. J’apprécie aussi ses échos à la magie et au mystère. »
VOS 3 DERNIERS COUPS DE CŒUR ARTISTIQUES ?
« Janaina Mello Landini. Elle travaille les fils et la corde dans une direction bien à elle. En créant des sortes de réseaux tressés qui envahissent l’espace et qui peuvent évoquer des racines ou le réseau internet. J’ai aussi vu une exposition du plasticien végétal Duy Anh Nhan Duc au musée Guimet, c’était incroyable. Et Mylinh Nguyen qui travaille la pâte à modeler pour créer des sortes de chimères entre le végétale et animale est fait également un travail fascinant. »
La dernière adresse qui vous a bluffée ou que vous aimeriez découvrir ?
« Le centre culturel SESC Pompeia à Sao Paulo niché dans une ancienne manufacture. »
Sur le site GOODMOOODS : https://www.goodmoods.com/fr/trend-setters/janaina-milhero